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Frédérique Vanryssel : qui suis-je ?

Frédérique-Vanryssel-psychopraticienne-Grigny-69
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D’où vous vient votre passion pour l’oral ?

Très bonne question !

Alors si on remonte dans l’enfance, c’est intéressant de constater que petite, j’ai fait beaucoup d’otites à répétition et j’entendais assez mal les sons.

Je baragouinais beaucoup, j’étais très bavarde, mais personne ne me comprenait.

Donc j’ai eu plusieurs séances d’orthophonie dont je n’ai gardé absolument aucun souvenir pour apprendre à entendre les sons et articuler correctement.

Bon, le gros drame qui a suivi dans ma vie c’est qu’à l’âge de 9 ans, alors que je devenais à peine compréhensible, ma famille est partie vivre aux États-Unis et je me suis de nouveau retrouvée dans un environnement ou personne ne me comprenait.

Ça a été assez traumatisant pour moi.

Je suis restée muette pendant 4 mois jusqu’à ce que j’intègre parfaitement la nouvelle langue et quand je me suis mise à parler, j’étais fluente.

Donc, on peut dire que j’ai toujours eu un rapport particulier à la parole, le fait de s’exprimer et surtout de se faire comprendre !

Frédérique USA

Quel est votre parcours ?

Un des moments clés dans ma vie ça a été 15 jours avant de passer le bac, notre prof de lettres nous parle d’une filière qui s’appelle Sciences du Langage et qui permet entre autres de préparer le concours de l’IUFM, d’orthophonie et de faire de la synthèse et de la reconnaissance vocale.

Alors là, mon cœur ne fait qu’un bond, « Quoi ! On peut faire de la synthèse et de la reconnaissance vocale en passant par la fac ?!

Mais pourquoi vous nous dites ça que maintenant, à 15 jours du bac quand toutes les inscriptions ont été clôturées deux mois plus tôt ! »

À ce stade, je suis dépitée. Si j’avais su ça plus tôt, personne n’aurait pu m’empêcher de m’inscrire en Sciences du Langage !

Alors que là j’étais engagée dans une école de commerce contre mon gré, car mon père m’avait dit « passe un concours et si t’es trop mauvaise pour réussir, alors tu pourras aller à la fac ».

Pour être honnête, j’ai pris le premier prospectus et je me suis inscrite aux 3 premières écoles. Ne souhaitant pas réussir, j’avais zéro pression et contre toute attente j’ai terminé 4e au concours.

Donc c’est le cœur lourd que je découvre cette spécialité tardivement alors que je ne peux plus reculer !

Et c’est là que j’ai entendu la « voix » ! Une voix grave dans mon ventre qui m’a dit « quoi que tu fasses, tu y reviendras toujours ».

Bon pour être honnête, c’était un peu bizarre cette voix et objectivement parlant, j’étais inscrite ailleurs et je suis partie dans mon école de commerce.

Il faudra attendre 3 ans que je termine mon cursus en Ressources Humaines pour ENFIN m’orienter en les Sciences du Langage.

Chargée de cours à la Sorbonne Nouvelle

Qu’est-ce que les Sciences du Langage exactement ?

C’est l’étude du fonctionnement des langues, du langage et de la parole.

Et ce qui me passionnait le plus, c’était la phonétique, autrement dit la construction des sons de la parole.

En phonétique on étudie aussi bien l’aspect articulatoire, donc le positionnement de la langue, mâchoire, lèvres dans la production des sons, comme ce que vous pouvez voir chez les orthophonistes.

Et puis il y a tout un volet sur la prosodie, autrement dit l’intonation que vous employez et qui va changer complètement le sens des mots que vous utilisez.

Par exemple avec juste les mots « ça va » ? En fonction de l’intonation vous ne véhiculez pas le même message.

« Ça va ? », « Ça va. », « Ça va… (en gros ça ne va pas !) « Ça va ! » (Laisse-moi tranquille !)

Spectrogramme Bonjour

Que vous ont apporté ces études en phonétique ?

Pour tout vous dire, c’était les plus belles années de ma vie !

Déjà, à l’inscription je m’étais inscrite en Traitement Automatique des Langues, car j’ai un côté assez geek et pragmatique, je voulais faire un métier qui avait des applications concrètes pour les entreprises.

Mais j’étais attirée de manière irrationnelle par la phonétique et j’ai demandé à suivre un cours de phonétique appliquée en dehors de ma filière.

On m’a répondu que ce n’était possible, qu’il fallait faire un double cursus, mais pour moi il n’en était pas question, c’était juste une matière et rien d’autre que je voulais.

Bref, j’ai été assez insistante et intransigeante et ils m’ont dit ok, venez en candidat libre.

J’ai ADORÉ.

Pour la première fois de ma vie, j’avais le sentiment de me retrouver à la maison, avec des gens qui parlaient le même langage que moi, que je comprenais, alors que les mots utilisés étaient franchement barbares !

Mais moi, j’étais comme un poisson dans l’eau qui venait de retrouver sa famille de cœur !

Pour tout vous dire, quand j’ai dû réviser mes cours pour mes partiels du 1er semestre, j’en pleurais littéralement de joie devant toutes ces connaissances acquises, je trouvais ça merveilleux !

Et puis est arrivé le mois de janvier avec les résultats et là j’ai réalisé qu’il n’y avait plus de cours de phonétique au 2e semestre.

C’était le drame absolu. Pour moi, c’était la grosse dépression.

Je suis tombée sur mon prof de TD qui m’a demandé comment ça allait et là je m’effondre parce qu’il n’y a pas de phonétique au 2e semestre.

Il me regarde, genre « Vous n’êtes pas sérieuse là ?! » mais en fait si, j’étais au bord des larmes !

Et il me dit « écoutez, ça doit pouvoir s’arranger, laissez-moi en parler à la responsable de la filière pour que vous puissiez intégrer les cours des doctorants ! »

Bref, ça illustre parfaitement à quel point j’étais accro !

Pendant cette période-là, j’assistais à toutes les conférences que je pouvais trouver, j’écrivais déjà des articles scientifiques, j’étais à fond !

IAFPA

Que s’est-il passé après vos études ?

Il s’est trouvé que lors de ma soutenance de DEA, alors que j’étais majore de promo, je n’ai pas obtenu de bourse de thèse. C’était incompréhensible.

Pour moi, il y avait forcément une place pour les meilleurs et j’avais fait ma part du deal, j’étais majore, je ne pouvais pas faire mieux.

Et ce jour-là, à la fin de la délibération du jury, plusieurs membres m’ont littéralement sauté dessus pour me dire que c’était fondamentalement injuste, qu’ils étaient outrés, que j’étais clairement la personne la plus motivée qu’ils aient jamais vue depuis des années et ils ne trouvaient pas ça normal que je n’obtienne pas de bourse.

Personnellement, ça m’a anéanti. Il n’y a pas d’autres mots.

C’est rare de savoir précisément ce qu’on veut faire dans la vie. Moi je le savais, je voulais faire de la recherche, je m’en étais donné les moyens mais là les portes s’étaient fermées.

Alors j’ai eu l’occasion d’en discuter avec un prof canadien qui m’a demandé si j’avais compris ce qui s’était passé.

Non. En fait, pour les administratifs, j’étais suffisamment motivée pour trouver un financement par mes propres moyens, alors qu’en finançant l’autre personne qui ne voulait pas faire de thèse, il se retrouvait obligé d’en produire une.

Donc ils n’en payaient qu’une et se retrouvaient avec deux thèses.

Bref, pour moi, c’était quand même assez inentendable et je suis partie du monde académique outrée ! Et j’ai erré comme un zombie pendant plusieurs années.

Et après le monde académique?

Alors quelques années plus tard j’étais au chômage et j’ai retrouvé ce fameux prof de TD sur LinkedIn qui a pris des nouvelles et il m’a dit : « Quoi ?! Vous, au chômage, mais ce n’est juste pas possible, qu’une élève aussi brillante n’ait pas de travail.

Envoyez-moi votre CV, il me semble qu’ils cherchent un technicien à Aix-en-Provence. »

J’ai répondu, « OK, mais mon CV est en anglais et j’ai la flemme de le traduire ! »

Et c’est comme ça, parce que mon CV était en anglais que j’ai été recrutée comme ingénieure parce que ça prouvait que j’avais le niveau pour rédiger des articles internationaux !

Et puis là, vous avez reçu une demande exceptionnelle?

En effet, c’est une drôle d’histoire.

Je m’étais retrouvée au chômage en 2009 suite à la crise où les derniers embauchés se sont fait mettre à la porte des entreprises, et en suivant des ateliers de l’APEC pour retrouver du travail, le conseiller nous a parlé d’une camarade de classe qui était devenue psychologue pour la police scientifique.

Et je me suis dit « tiens, c’est marrant, je n’avais jamais pensé à eux, je vais leur demander si des compétences en linguistique peuvent les intéresser ».

Alors j’ai écrit à la psy qui a dû transférer mon mail, et 6 mois plus tard, alors que je venais tout juste de quitter Lyon 15 jours avant, je reçois ce fameux coup de fil « on aimerait vous rencontrer ».

Sur le coup, je tenais dans les mains mon dernier carton de déménagement et je ne pouvais financièrement pas me payer 2 déménagements dans le même mois.

Mais bon, je suis quand même allé les voir et manifestement j’ai fait forte impression parce qu’ils voulaient vraiment travailler avec moi !

Seulement à ce moment-là, moi je ne me sentais pas prête.

Bon, déjà, financièrement je ne pouvais pas revenir, mais ça avait l’air un peu hard quand même comme métier et je ne m’en sentais pas les épaules.

Alors j’ai dit non.

Ils m’ont recontacté 6 mois plus tard, mais je n’avais toujours pas les finances et j’ai encore dit non en leur donnant les coordonnées d’un autre ingénieur de phonétique qui pourrait peut-être les aider.

Ce qui a été le cas.

Mais lorsqu’ils m’ont appelé pour la 3e fois, 5 ans plus tard, là je me suis dit qu’ils étaient vraiment désespérés et comme je tenais à revenir sur Lyon, j’ai dit « OK, c’est bon, j’arrive ! ».

Photo Escape Room I-Way

Pouvez-vous nous parler du drame que vous avez vécu?

Alors j’ai ADORÉ mes premières années dans la police.

Retrouver la phonétique, la recherche, j’ai mis en place une méthodologie en me basant sur les travaux des collègues néerlandais et anglais, j’ai publié des articles, participé à des conférences, c’était génial.

Malheureusement tout cela a un prix.

Je travaillais sur des enregistrements audios de mauvaise qualité, sinon ils n’auraient pas besoin d’experts !

Et cela m’a abîmé prématurément mon appareil auditif.

J’ai perdu en audition, ce qui m’a amené un acouphène pour couvrir les fréquences perdues, et une hyperacousie des autres fréquences.

Si bien que j’entendais les voisins 2 étages en dessous de chez moi, je ne pouvais plus sortir dans la rue tellement c’était bruyant et j’ai dû déménager dans une plus petite ville.

Donc là, j’ai dû abandonner définitivement mon métier de cœur pour préserver ma santé.

police-nationale

Pouvez-vous nous parler de votre parcours en développement personnel ?

Alors en fait, quand j’ai intégré ce service, inconsciemment j’ai tout de suite su qu’il fallait que je travaille sur moi en parallèle.

Le médecin du travail m’avait prévenu que c’était un des postes les plus à risques car à l’oral vous emportez les voix avec vous et ensuite votre imaginaire va aller chercher des choses parfois bien pires que la réalité.

En vidéo par exemple ils sont moins exposés parce qu’ils voient donc ils n’ont pas besoin d’imaginer plus loin.

Alors que l’audio c’est plus dangereux.

Du coup j’avais associé mon entrée dans ce service par un travail en développement personnel pour aller désamorcer toutes les mémoires transgénérationnelles et inconscientes que je pouvais réveiller à mon insu.

J’ai commencé par l’étude de l’ennéagramme, qui m’a permis de mieux comprendre mes mécanismes automatiques, de faire la paix avec moi-même et de m’ouvrir aux autres.

Puis j’ai fait du coaching et j’ai enchaîné sur la psychogénéalogie qui m’a permis d’aller faire la paix avec mes ancêtres et de me reconnecter à mes racines profondes.

Après tout ce travail sur moi, ça avait tellement changé ma vie, que j’avais envie d’en faire bénéficier d’autres personnes.

Seulement je trouvais qu’on m’avait enseigné des outils, mais pas la posture du thérapeute, donc je ne me sentais pas encore prête pour accompagner.

Donc j’ai complété avec la maïeusthésie qui est à la fois un outil de communication et une psychothérapie brève. En fait, j’ai trouvé ça tellement puissant, qu’aujourd’hui j’accompagne principalement avec la maïeusthésie.

Nommer pour libérer les lignées

Vous avez donc fait une reconversion professionnelle?

Oui. Lorsque j’ai dû quitter mon emploi de cœur pour raison médicale, j’avoue que c’était dur, même si j’ai toujours su que je ne ferai pas ce métier toute ma vie.

Je m’étais préparée à devenir thérapeute pour le jour où mes oreilles me lâcheraient.

Mais pour moi, comme j’aimais vraiment mon métier, ça n’a pas été si facile de le mettre de côté, surtout avec cette décision définitive que plus jamais je pourrais retravailler dans l’audio!

Donc ça a nécessité de faire le deuil d’une activité où j’étais vraiment très compétente et que j’adorais.

Pour être honnête, les premières années, c’était tellement à vif que je ne pouvais pas en parler.

Quand j’entendais les conseillers pour la création d’activité dire: « Appuyez-vous sur vos expériences passées pour construire votre nouvelle activité. » pour moi, c’était inentendable car c’est comme si on m’avait coupé une jambe.

Je ne voyais absolument comment transposer mon savoir-faire avec ma nouvelle activité.

Pour tout vous dire, je rêve encore de mon ancien bureau, mes collègues, j’adorais vraiment ça et c’était il y a 4 ans !

Je trouve que c’est assez difficile de réaliser une reconversion professionnelle dans ces conditions lorsqu’on n’a pas le choix.

Malheureusement je sais que ça touche de nombreuses personnes et étant passé par là, je reconnais qu’il s’agit d’un public que j’adore particulièrement accompagner aujourd’hui !

Et quelle est cette activité de thérapeute?

Oui. Alors, j’ai ouvert mon cabinet en 2020 et j’ai découvert que j’aimais beaucoup accompagner les personnes qui viennent me voir.

En fait, avec mon parcours de phonéticienne, j’ai développé une faculté d’écoute hyper précise sur la détection des sons, des intonations et des émotions.

L’avantage de travailler directement avec les personnes, et non plus à travers des enregistrements audios, c’est que je peux interagir directement avec elles.

Et lorsque je perçois dans l’intonation que le message qui essaye d’être transmis va à l’encontre des mots prononcés (par exemple le « ça va » avec une intonation fuyante et descendante, ça veut clairement dire que ça ne va pas !), je peux directement aller demander à la source:

« qu’est-ce que vous vous entendez précisément quand vous me dites ça ?

Qu’est-ce que ça signifie pour vous ?

Qu’est-ce vous mettez derrière cette émotion ? »

Et du coup, je trouve que ça m’ouvre un pan encore plus riche qu’avant.

activité de thérapeute

Comment avez-vous fait le pont entre toutes ces expériences et votre nouvelle offre Voxpreneur?

Alors, c’est rigolo en fait car je me suis mise à faire des vidéos sur Youtube pour essayer tout simplement, et dès les premières vidéos on m’a toujours dit: « Waouh, vous avez une façon de poser votre voix, qui donne envie de vous écouter, j’aimerais que vous m’appreniez à faire de même ».

Je ne m’attendais pas spécialement à ça !

Je suis une spécialiste de l’audio, pas de la vidéo donc ça m’a beaucoup surprise !

Et puis j’ai réalisé, à force qu’on me le dise, que j’avais certainement quelque chose à transmettre de ma passion première et de toutes ces années dans l’audio.

Après tout, la base d’une bonne vidéo passe par une qualité audio irréprochable avant même la clarté de l’image !

C’est pour répondre à cette demande constante que j’ai mis en place un parcours d’accompagnement.

Il permet de faire un travail en profondeur sur les blocages inconscients en travaillant en maïeusthésie et en transgénérationnel.

Ce sont des entretiens individuels de 2 heures par mois et des ateliers collectifs deux fois par mois pour s’entraîner à prendre la parole ensemble avec des conseils de phonétique sur l’intonation et la respiration.

Mon objectif, aujourd’hui, c’est d’accompagner des entrepreneurs en reconversion professionnelle à incarner leur nouveau métier, pour apprendre à parler de leur activité et de leurs offres de manière claire et impactante.