Quels sont les points communs entre un entrepreneur et une patate douce en phase de lancement ?
Je suis en train de les faire germer pour pouvoir les planter dans mon jardin au printemps. À votre avis, quelle est la différence notoire entre les deux ?
Quand on les regarde comme ça, il y en a une qui a déjà de très longues lianes de feuilles. C’est exactement ce que je recherche pour la germination, des feuilles que je vais mettre dans l’eau pour qu’elles fassent des racines afin de produire plusieurs plants avant d’aller en terre.
De l’autre côté, il y a un sacré retard de pousse, même si elle a été mise dans le bocal en même temps et dans les mêmes conditions.
En termes d’entrepreneuriat, c’est comme si nous observions un entrepreneur qui communique beaucoup sur les réseaux, et un qui n’a pas encore créé sa chaîne YouTube ou son profil LinkedIn, ou encore qui se contente d’une publication tous les 3 à 6 mois.
Choisir en conscience sa stratégie de lancement
Si on regarde la patate douce la plus développée, les lianes partent directement de l’eau, là où il y aurait dû y avoir des racines. Entre nous, ça veut dire que je l’ai mise dans le bocal la tête l’envers ! On pourrait se dire « mince alors, ça ne va pas le faire, je me suis ratée ! » Et pourtant, regardez-moi ces lianes !
En revanche, la première à m’avoir donné de belles racines abondantes ne fait aucune liane pour l’instant
De prime abord, je me suis dit « chic, nous avons une gagnante, j’ai de grands espoirs pour celle-là ». Mais en fait, quand je compare les deux, ça ressemble plutôt à « bof, ça ne produit pas autant que ce que j’imaginais ».
À trop planifier, on oublie de se lancer
En termes d’entrepreneuriat c’est la même chose. D’un côté, vous avez
l’entrepreneur qui réfléchit, planifie, avance sur son projet tellement en sous-marin que personne ne sait ce qu’il fait. Il ne communique pas sur les réseaux. A-t-il seulement fait son étude de marché ? Et s’il ne produit rien, que restera-t-il de son projet dans 3 ans ?
Les riches enseignements de l’action
De l’autre, nous avons un entrepreneur fougueux. Il ne sait pas où donner de la tête (tête à l’envers), il n’a aucun plan, aucune fondation solide, il part dans tous les sens, mais il a le mérite d’essayer, d’être au contact de ses clients, d’ajuster, d’apprendre, et du coup de produire plus grâce à tous ces enseignements et retours d’expérience. En gros, il s’en donne les moyens ! Entre nous, je le trouve carrément plus stimulé et motivé ! C’est comme s’il mettait les bouchées doubles pour faire ses preuves !
Poser des bases solides grâce à vos expérimentations
On pourrait également se dire « waou, ça en jette » et quand on regarde les racines « mais en fait c’est que du vent ! Il n’y a aucune fondation solide ! ». C’est peut-être vrai au début. Mais c’est l’expérience qui lui permet de poser des fondations au plus proche de son projet et des résultats qu’il souhaite réellement mettre en avant, après avoir testé ce qui lui convenait ou pas. En gros, à ce stade-là, c’est en conscience qu’il sait exactement pourquoi il fait ces choix-là avec cette stratégie.
Autrement dit, au moment où il pose les fondations, elles ont été testées et approuvées. Alors que dans l’autre cas de figure, le risque c’est de monter un beau projet bien ficelé sur le papier, mais qui ne verra peut-être jamais le jour, ou alors dans 10 ans et la réalité aura tellement évoluée que les plans ne seront plus du tout d’actualité !
Y a-t-il une stratégie de lancement idéale ?
Au final, l’objectif de la manœuvre c’est d’obtenir de belles pousses pour aller dans le jardin et rien ne dit quelle sera la meilleure stratégie. Est-ce que vous préférez un seul plan solide ou plusieurs qui multiplient les chances de survie une fois en terre jusqu’à l’automne ?
Ce ne sont pas forcément les plus beaux plants qui produisent le plus. En revanche, dans le process de transplantation, ils peuvent s’abimer, et parfois d’un emplacement à l’autre, avec la pluie et le soleil, personne ne peut prédire comment le projet va réagir et s’ajuster ni lesquels seront les plus rentables.
Mieux vaut fait que parfait
Si je devais retenir un enseignement majeur des patates douces, ce serait « Lance-toi, mieux vaut fait que parfait ». Ou comme dirait Nike « Just do it » ! Car c’est dans l’action et en multipliant les expériences que l’on apprend et que l’on devient un entrepreneur qui dure dans le temps. Autrement dit, c’est en forgeant que l’on devient forgeron.
Et vous ? Que retenez-vous de l’enseignement des patates douces sur votre business ?
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