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Le deuil périnatal

Saviez-vous que le deuil périnatal touche une femme sur cinq?

Ces femmes qui on vécu un deuil périnatal, on les appelle des mamanges. Le deuil périnatal périnatal comprend les fausses couches, les avortements volontaires (IVG) ou pour raison médicale (IMG), la mort qui survient au moment de l’accouchement ou jusqu’au 7ème jour de vie après la naissance.

Selon l’OMS, une mort périnatale s’étend de la 22e semaine d’aménorrhée au 7e jour après la naissance. Ceci étant dit, la douleur d’un deuil et la tristesse n’étant pas comparable, de nombreux spécialistes élargissent cette définition aux premières semaines de grossesse jusqu’à la première année de vie.

Alors que ces femmes et ces couples s’apprêtaient à accueillir la vie, s’installent les tabous et les non-dits liés à cette perte immense et incompréhensible qui ne rentre pas dans l’ordre des choses.

Cela crée un véritable malaise pour soi, le couple et l’entourage. Plus personne ne sait comment réagir ni comment s’adresser la parole.

Ce désarroi renforce ce sentiment de solitude et d’abandon même de la vie
au moment où l’on en a le plus besoin.

Le deuil périnatal

Je ne me suis jamais vraiment sentie concernée par le deuil en général. Mes parents m’ont eue très jeune, tout comme leurs parents avant eux. Je vivais dans l’illusion d’une famille en bonne santé. Du moins c’est ce que je croyais.

En commençant mes recherches sur mes ancêtres lors de ma formation en psychogénéalogie, j’ai réalisé que j’étais bien plus impactée que ce que je pensais par le deuil. Si je ne voyais pas les morts, c’est parce que ma famille n’en parlait pas. Et pourtant, ils ont toujours été là, depuis le début.

Quel choc lorsque j’ai découvert que ma mère ne pouvait pas être enceinte de moi au moment du décès de son frère. Je savais que j’avais un oncle mais interdiction d’en parler. C’est comme s’il n’avait pas existé.

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Lorsque j’ai refait les calculs de ma conception, étant prématurée, j’ai réalisé que ça ne collait pas avec ce que ma famille me racontait. J’avais été conçue un mois et demi après l’accident. J’ai compris qu’en fait tout s’était mélangé dans la perception de ma mère.

De la même façon, j’avais entendu parler des nombreuses fausses couches avant moi et de la prise de médicaments pour favoriser la nidation. Mais je n’avais jamais fait le rapprochement entre le décès de mon oncle et la dernière fausse couche de ma mère lorsqu’elle a appris la nouvelle.

De fait, les nombreuses tentatives pour tomber enceinte étant minimisées par mes parents, je ne me sentais pas vraiment concernée par toutes ces fausses couches avant moi. Alors que sans m’en rendre compte, j’étais devenue l’enfant de remplacement appelé aujourd’hui « le bébé arc-en-ciel ».

J’ai donc bel et bien connu le deuil dès ma conception.

Le deuil périnatal : la jumelle perdue

J’ai rencontré de nombreux thérapeutes, dans différentes disciplines, qui m’ont tous invariablement posé la question : « vous n’auriez pas eu une jumelle ? Tout indique que vous n’étiez pas seule dans le ventre de votre mère ».

Pour le coup, là j’ai eu plus de mal à l’accepter. Mais non, bien sûr que non ! Pourtant, j’avais toutes les preuves du jumeau perdu sous les yeux ! Je fais tout en double. TOUT. C’est plus fort que moi. Même mon prénom est double « Fred » et « Éric » ! Sans parler de « Frédérique » qui se transforment systématiquement en « Frédéric » !

Je suis incapable de choisir entre deux livres / cahiers / vêtements / etc. alors je prends les deux. Même mon parcours scolaire est multiple !

Comme intégrer une classe à deux niveaux en CE1, « redescendre » d’une classe lorsque je suis arrivée aux États-Unis le temps d’apprendre l’anglais pour ensuite retrouver mon niveau d’origine, je n’ai donc jamais fait de CE2.

Plus tard je suis passée d’une 1e S option maths à une Terminale L, option anglais.

Le tout pour aller en école de commerce pendant 2 ans, et intégrer dans la foulée une maîtrise Administration Économique et Sociale. J’ai sauté la licence pour continuer sur ma lancée jusqu’à un master II Recherche en Sciences du Langage. J’y ai fait 2 cursus en 1 parce que je ne pouvais pas choisir entre Traitement Automatique des Langues et Phonétique !

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Il en va de même dans ma vie professionnelle !

Comme je m’ennuyais vite, je travaillais en portage salarial en plus de mon activité d’ingénieure salariée à plein temps.

J’en profitais également pour suivre plusieurs formations qui m’ont amenée à ma reconversion professionnelle.

Autant le dire, je ne tenais pas en place.

Et c’est bien normal puisque je ne connaissais pas ma véritable place au sein de cette famille.

Mes parents me considèrent comme une aînée, mais tous les bébés avant moi ont été oubliés !

Si bien que le deuil périnatal, je l’ai vécu aux premières loges dès ma vie intra-utérine.

Une fausse couche

Et puis un jour, moi aussi j’ai désiré un enfant. Je l’ai senti en moi dès le début. C’était fort, c’était puissant, j’étais deux.

Jusqu’à ma fausse couche.

J’avais beau être psychopraticienne, savoir quels protocoles suivre et comment faire pour parler à mon enfant, je n’arrivais pas à me réconcilier avec mon corps qui m’avait trahi.

Les mois s’enchaînèrent, je me suis fait accompagner par différents thérapeutes, et invariablement tous me disaient « c’est bizarre, je perçois comme un vide dans votre ventre, il s’est passé quelque chose ? »

Pour être honnête avec vous, c’est assez agaçant d’entendre le même refrain alors que ça a déjà été travaillé, vu et revu maintes et maintes fois.

Et oui. Lorsque vous vivez un tel évènement, cela vous marque profondément et inconsciemment

Le deuil périnatal

Ma relation à la mort

Je me souviens parfaitement du jour de mes 30 ans.

Une amie m’a proposé de passer le week-end chez son père.

Il est décédé moins de 24h plus tard.

Je dois dire que j’ai été très surprise de ce que j’ai découvert sur moi-même cette semaine-là.

J’ai d’abord été étonnée par la lueur du regard de ce monsieur à notre arrivée. C’est comme s’il m’avait confié sa fille qui venait pour la première fois accompagnée.

J’ai senti sa présence pendant les 3 jours qui ont suivi son décès. Il y avait tellement d’amour et de bienveillance dans l’air.

J’étais parachutée dans une famille que je ne connaissais pas du tout, et pourtant les plus âgés distants avec le reste de leur fratrie trouvaient du réconfort dans mon écoute et ma présence.

Ce week-end-là, j’étais venue pour faire le point sur ma réorientation professionnelle.

J’envisageais une école de coaching ! À la suite de cet évènement, je me suis sentie attirée par l’accompagnement du deuil.

Ça m’a ouvert à un espace autre, avec tant d’amour que ça m’a touché.


De l’amour, et encore de l’amour

Le deuil périnatal

Ma grand-mère est décédée 3 mois après ma fausse couche.

Je l’avais senti arriver un an plus tôt.

Je l’ai accompagnée à distance en lui confectionnant un livre reprenant tous ses arbres généalogiques, photos de famille et en l’interviewant sur ses ancêtres pour qu’elle me donne des anecdotes sur chacun d’eux.

Pour moi, c’était important d’offrir aux générations futures un maximum d’informations sur leurs ascendants.

C’est tellement vital de connaître ses racines et de savoir d’où nous venons.

Pendant les trois jours qui ont suivi son décès, j’étais à la fois triste et en même temps baignée dans une paix, une sérénité et une joie de vivre profonde.

C’est assez paradoxal, mais il y avait tout ça en moi en même temps. Un côté terrestre qui pleure et une dimension autre qui s’est ouverte à moi.

Ma grand-mère et mon oncle, ainsi que mon enfant, sont en permanence à mes côtés, dans mon cœur.

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Voilà pourquoi je me suis lancée dans la maïeusthésie

Lorsque j’accompagne en maïeusthésie, je retrouve cet espace-là.

Celui où le langage du cœur s’exprime au-delà du temps et de l’espace.

Celui qui fait que nous restons ensemble quoi qu’il arrive, si nous acceptons d’ouvrir notre cœur et d’écouter, tout simplement.

C’est tellement bon de vivre cet accueil-là et ces retrouvailles !

C’est l’expérience que je vous invite à vivre avec moi.


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